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Les bio-déchets : un des grands enjeux de ces prochaines années

  • Photo du rédacteur: Ecolife
    Ecolife
  • 26 déc. 2019
  • 3 min de lecture

Aujourd’hui, les ordures ménagères résiduelles des Français sont soit enfouies, soit incinérées. Cependant, près du tiers de ces OMR est constitué de bio-déchets qui, selon leur type, peuvent contenir de 60% à 90% d’eau. En cas de mise en décharge, la part organique de ces OMR finit par fermenter, d’où la génération de lixiviat dans le sol et l’émission de méthane. Et en cas d’incinération, cette part organique associée à la teneur en eau limite le pouvoir calorifique du flux et contribue à l’émission de CO2. Par conséquent (et par bon sens), au lieu d’enfouir ou d’incinérer les bio-déchets, mieux vaut les supprimer du flux des OMR et les inscrire dans un processus de retour au sol, d’autant que les besoins en amendement organique naturel ne font que s’accroître. C’est tout l’objet du tri à la source pour valorisation qui doit être généralisé à l’ensemble des producteurs de bio-déchets d’ici 2025.




De quoi parle-t-on exactement ?

Dans le Code de l’environnement, le terme bio-déchet désigne « tout déchet non dangereux biodégradable de jardin ou de parc, tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issu notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail et tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires ». Dans les faits, le terme n’a pas la même acception partout. Certains n’y voient que les déchets de cuisine et de table végétaux (épluchures, restes de repas…). D’autres y intègrent les sous-produits animaux (viande, poisson/fruits de mer, œufs, produits laitiers…). D’autres y ajoutent les « déchets verts » (tontes de gazon, feuilles mortes, petits élagages…) dont la gestion est déjà assurée par les collectivités.

Quels modes de gestion ?

Les bio-déchets peuvent faire l’objet d’une gestion de proximité avec traitement in situ (i.e. compostage domestique, compostage partagé en pied d’immeubles ou à l’échelle d’un quartier). Ils peuvent aussi faire l’objet d’une collecte séparée en porte à porte ou en apport volontaire avec traitement centralisé (compostage industriel ou méthanisation avec retour au sol du digestat). C’est à la collectivité de définir la solution la plus appropriée pour son territoire. Le plus souvent, il s’agit d’un mix de solutions, l’équilibre étant à trouver au cas par cas. Quoi qu’il en soit, rappelons que, en plus de créer de la matière utile au sol, le compostage permet de limiter la production de déchets à traiter et ainsi de réduire la facture de gestion des déchets.

Quelles solutions ?

Pour chacun de ces modes de gestion, les solutions existent. Encore faut-il les mettre en œuvre de manière adaptée à chaque contexte local, d’où l’intérêt d’y réfléchir dès maintenant.

S’agissant du compostage domestique, les équipements comprennent essentiellement les lombricomposteurs, les composteurs de jardin (pour maisons individuelles) et les composteurs collectifs de type « chalet de compostage » (pour copropriétés, quartiers, voire petits hameaux).

Quant à la collecte séparée, elle suppose que les habitants soient équipés d’une poubelle dédiée (« bio-seau ») et/ou de sacs (de préférence 100% biodégradables), que les opérateurs disposent de bennes spécifiques ou de bennes à double compartiment et que la collectivité soit desservie par une unité de valorisation agréée.

Notons cependant que ces différentes solutions doivent être complémentaires des actions destinées à prévenir la production de bio-déchets, la prévention restant au premier rang de toute démarche de gestion des déchets. Parmi ces actions figure entre autres la lutte contre le gaspillage alimentaire avec, par exemple, des mesures pour inciter à ne pas jeter les invendus alimentaires et les redistribuer dans des conditions sûres.

Une centaine de collectivités françaises engagées

Alors que de nombreux pays européens pratiquent depuis longtemps la collecte séparée des bio-déchets (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne Italie, Suisse…), une centaine de collectivités l’ont adoptée en France. Capitalisant sur ces premières expériences, l’Ademe a d’ailleurs réalisé deux guides destinés à accompagner les collectivités qui se lancent dans la démarche(2). Ces guides apportent des réponses aux principales questions que se posent les élus (ex. : fréquence des collectes, matériel de collecte et de transport, traçabilité des bio-déchets, nettoyage et désinfection mais aussi coûts et contraintes) et proposent toute une série de recommandations concrètes.

 
 
 

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